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#FeminaOpinion: On n'en peut plus de la «femme parfaite» d'Instagram!

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Je suis sûre que vous la connaissez, l'Insta-femme, la femme «type» d'Instagram: cette créature mirifique, bronzée, aux abdos bien dessinés, penchée tout sourire par-dessus un bol de graines au chou kale, allongée dans un hamac au beau milieu des tropiques. Oui, elle: cette fille toujours extatique, toujours en voyage, celle que nous tentons inconsciemment d'être lorsque nous publions un contenu sur les réseaux sociaux.

Elle fait du sport et mange sainement, évolue dans de jolies pièces parsemées de «fairy lights», boit son jus détox à la paille dans une «mason jar». Son monde est «rose gold», turquoise (quand elle nage dans l'océan, aux Caraïbes), coloré (quand elle s'achète de nouveaux vêtements) et design. Ses animaux sont adorables, ses enfants ne pleurent jamais, ses amis sont tous très beaux et ses objets tout neufs. Bien sûr, elle n'existe pas.

L'insta-femme n'est pas une personne, mais un filtre. Une couverture de perfection de laquelle sont drapées, au moyen de quelques retouches numériques, un grand nombre des photos publiées sur Instagram. Nos personnalités connectées favories s'efforcent au quotidien de lui ressembler et s'imposent un nombre de plus en plus grand de ses traîts, au fur et à mesure que grandit leur communauté d'abonnés. Et puisqu'elle représente un idéal de perfection inatteignable, ces efforts ne mènent qu'à une seule et malheureuse chose: nous finissons par toutes nous ressembler, sur les réseaux sociaux. (Et puis quelle constante pression à soutenir, que d'être sans cesse parfaite!)

Exigence de perfection

Instagram est dangereux pour notre santé mentale: c'est ce que révélait une effrayante étude, publiée le 19 mai 2017 et réalisée par deux organisations de la santé britannique. En effet, de tous nos réseaux sociaux, «Insta» serait le plus nocif pour notre bien-être. Mais est-ce véritablement étonnant?

Si nous adorons scroller à longueur d'après-midis, histoire de faire passer le temps ou de se changer les idées, les somptueux clichés partagés sur la plateforme ne nous rendraient donc pas si heureuses que cela. Le petit monde visuel, toujours joli et coloré, nous dépeint un univers d'abondance dans lequel les ciels sont bleus, les objets reluisants de nouveauté et les femmes... parfaites.

Nen a-t-on pas vu assez, des fitgirls-artistiques-fashion-cuisinières, sages mais pas trop, rebelles mais pas trop, parfaites dans leurs excès comme dans leur équillibre, oeuvres d'art figées dans l'immortalité de la Toile? Oh que si! D'abord parce que cet idéal tend à estomper nos différences, nos défauts uniques, nos petites faiblesses qui nous rendent si humaines (puisqu'il faut feindre posséder toutes les qualités et toutes les aptitudes, on en viendrait presque à y noyer nos talents véritables). Et ensuite, parce que la tentation de se comparer à elles devient irrésistible.

Ode à l'imperfection

Hier, j'ai mangé une assiette (entière) de frites; je me suis arrêtée deux fois durant mon jogging, pour m'épargner l'asphyxie; j'ai craqué sur une paire de chaussures alors que mon porte-monnaie me suppliait d'y résister. La semaine dernière, j'ai trébuché sur la valise d'un inconnu, j'ai rétréci tous mes T-shirts à la machine et pleuré devant un dessin animé.

Je ne possède pas de «Mason jar» et, à ce jour, ne connais toujours pas le goût du chou kale. Tout cela! Et franchement, je me porte très bien...

Instagram et son exigence de perfection est un somptueux moule dans lequel nous voudrions nous précipiter avec bonheur: être riche, heureuse et (tou-jours!) en vacances serait en effet la plus belle des perspectives. Mais n'oublions pas d'être nous-mêmes.

Efforçons-nous de devenir meilleures tous les jours, mais pas pour atteindre une idée de la perfection véhiculée par les réseaux sociaux: faire du sport et manger sain, c'est bien, à condition que le but n'en soit pas uniquement de «fairer une jolie photo pour Insta»...

Alors on arrête d'essayer de devenir l'Insta-Femme qui, de tout façon, n'existe pas. D'ailleurs, si elle était réelle, quelle terrible créature d'ennui elle serait! Imaginez, une personne toujours parfaite: on aurait vite fait de la congédier à l'hibernation sociale ou alors de l'exterminer, carrément. Bon débarras.


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