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«Fallait demander», la BD qui appelle au partage des tâches ménagères

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© Emma

La scène, pourtant banale, semble terriblement familière. «Tu ne pouvais pas m'aider?» renchérit Madame, après qu'une quelconque petite maladresse ait envoyé valser des éclats de verre dans la cuisine. «Mais il fallait demander!», répond alors, de façon quasiment automatique, son partenaire, avec un étonnement qui frise la sidération. Comment pouvait-il savoir, lui, tandis qu'il amusait les invités, que sa chérie avait besoin d'aide, en cuisine..? Elle n'avait que le lui demander.

Voilà précisément le point que tenait à mettre en évidence la dessinatrice française Emma (dont vous reconnaîtrez peut-être le traît, après le succès de sa bande dessinée à propos du clitoris): selon un rapport de l'Insee datant de 2015, les femmes se chargent encore des deux tiers des tâches ménagères.


© Emma


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© Emma

La charge mentale, le syndrome des femmes

Ainsi que l'indique l'illustratrice dans sa nouvelle BD publiée le 9 mai 2017 sur Facebook, il incombe à la plupart des femmes d'organiser la gestion du foyer et de réfléchir constamment à la réalisation de ces corvées quotidiennes, tandis que les hommes de la maison se contentent d'exécuter leurs ordres: cela ne signifie pas que ces Messieurs ne font pas preuve de bonne volonté, mais qu'ils attendent simplement que la «cheffe de projet» leur dise quoi faire. Résultat: la répartition des tâches reste inégale.

Nicole Brais, chercheuse à l’Université de Laval au Québec, définit la charge mentale des femmes comme un «travail de gestion, d’organisaiton et de planification qui est à la fois intangible, incontournable et constant, et qui a pour objectifs la satisfaction des besoins de chacun et la bonne marche de la résidence». Or, ainsi que nous le rappelait l’«Express» le 10 mai 2017, ce travail est à l’origine d’une grande quantité de stress et concerne avant tout les femmes qui, en plus de maintenir de l’ordre à la maison, doivent également gérer un emploi.

Cette charge mentale serait même considéré comme un véritable syndrome, source d’épuisement et de frustration pour la maîtresse de maison qui aimerait bien que son partenaire prenne les devants et l’aide, sans qu’elle n’ait besoin de lui déléguer les tâches...


© Emma

Eduquer les garçons

Dans la bande dessinée, Emma évoque justement l'omniprésence des tâches ménagères dans l'esprit des femmes, et déplore le fait que cette responsabilité ait été socialement intégrée comme étant tout à fait normale. La jeune artiste voudrait changer cela, comme elle l'a expliqué au «HuffPost»:

«Ce qui m'a inspirée, c'est mon histoire et surtout le fait qu'on soit nombreuses à avoir la même, à connaître le sentiment d'injustice, de se faire exploiter sans reconnaissance. Et comme c'est pas une fatalité, il faut en parler! Il faut éduquer les garçons aussi à prendre soin des autres. Et j'aimerais que les hommes militent pour un plus long congé paternité.»

Si, bien sûr, tel n'est pas le cas de tous les foyers, ni de tous les hommes (certains d'entre eux s'occupent spontanément des corvées quotidiennes: oui, oui, ils existent!), cela reste une situation beaucoup trop courante qui serait due à l'éducation et aux codes de notre société actuelle. Un peu de changement? Volontiers!


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