famille
En Suisse, une femme sur dix est licenciée après son congé maternité
Gérer la garde de l’enfant, sa nouvelle vie de maman et reprendre son activité professionnelle fait figure de parcours du combattant. Mais lorsque, en plus, l’employeur s’acharne à mettre des bâtons dans les roues des jeunes mères, la mission devient bien souvent impossible. C’est ce que révèle une enquête publiée par le «Blick». Verdict: la situation des femmes ayant eu un enfant ne cesse de se détériorer en Suisse.
Une discrimination qui débute dès la grossesse
Cet alarmant constat se vérifie également via une récente étude réalisée par Travail Suisse. Celle-ci signale qu’une femme sur dix est licenciée après un congé maternité. Certaines choisissent également de jeter l’éponge, puisque selon l’Office fédéral de la statistique, une mère sur sept quitte le marché du travail après la naissance d’un enfant.
Le nombre d’heures (faramineux!) que les mamans passent à allaiter
La discrimination touche les femmes dès le début de leur grossesse, comme l’explique Dieter Egli, porte-parole du syndicat Syna, au «Blick»:
Des mamans qui posent problème...
Dirigées ainsi vers la sortie, elles sont ainsi nombreuses à baisser les bras. Cela pose de graves problèmes, car les futures mères ne peuvent alors pas bénéficier pleinement du congé maternité et de sa protection contre le licenciement. Car comme le rappelle «Le Matin», l’employeur ne peut résilier le contrat d’une travailleuse ni durant la grossesse, ni dans les 16 semaines qui suivent l’accouchement. Après ce laps de temps, ils sont ainsi nombreux à se défaire de leurs employées, craignant que «leurs nouvelles obligations familiales affectent leur présence au travail». Dans ce cas, le licenciement est clairement discriminatoire.
Quand les femmes politiques viennent avec bébé
Cette situation est qualifiée d’«incompréhensible» par Fredy Geuter, porte-parole de l’Union patronale suisse, qui ne tolère pas qu’on utilise le congé maternité comme une excuse pour se séparer d’une employée. Le problème? La Suisse ne protège pas les jeunes mères contre les licenciements pour des raisons économiques.
Il est tout à fait possible de contester ces licenciements discriminatoires, mais pas d’en demander l’annulation, note «La Côte»: «L’employée licenciée peut alors prétendre à une indemnité atteignant au maximum 6 mois de salaire».