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Une petite princesse à serre-tête étoilé endormie sur sa maman après un shopping quelque peu harassant. Un chat blanc assis à table devant une tasse de chocolat chaud. Des galettes des Rois goulûment entamées… En cette époque charnière de l’année, Hélène Darroze instagrame à tout va sur la douceur de vivre. Alors que dans les cuisines de son restaurant parisien du quartier Saint-Germain et celles de son adresse londonienne à l’Hôtel Connaught, au cœur de Mayfair, on s’agite pour préparer des repas qui régaleront les gourmets, le seul membre féminin du jury de l’émission «Top Chef» garde un œil sur ses équipes. Et profite de ses déplacements professionnels pour vivre avec ses filles, en vacances scolaires, l’ambiance de ces belles capitales.

Car on a beau avoir été auréolée du titre Veuve Clicquot de meilleure cheffe du monde en 2015, diriger deux restaurants étoilés des deux côtés de la Manche, trouver le temps de publier régulièrement des livres de cuisine; on a beau y ajouter une participation au jury d’une émission à succès dont elle vient tout juste de finir le (long) tournage et coprésider, avec son amie Laeticia Hallyday, l’association La Bonne Etoile, on n’en reste pas moins une maman attentive.

Et lorsqu’on demande à Hélène Darroze ce qui lui insuffle cette énergie folle, cette faculté de tout accomplir sans se départir de sa douceur et de son sourire, elle désigne sans hésiter ses deux petites filles, Charlotte, 9 ans et Quiterie, 7 ans, qui partagent sa vie depuis leur adoption au Vietnam en 2007 et 2009.

Relations fusionnelles

Aussi brunes que leur maman est blonde, les fillettes semblent avoir comme elle développé un certain goût pour la coquetterie. Toujours impeccablement lookées, on les a vues défiler joyeusement pour la maison de vêtements Bonpoint. Comme leur cuisinière préférée, quatrième génération d’une lignée d’aubergistes, elles montrent une belle aptitude à la gourmandise dénuée de toute forme de culpabilité.

En référence à ses origines familiales et géographiques, Hélène Darroze a baptisé ses filles comme une évidence: «Quiterie est un prénom très courant dans les Landes, quant à Charlotte, c’est celui de ma grand-mère adorée qui m’a pratiquement élevée. D’ailleurs, ma petite Charlotte me la rappelle à bien des égards. Elle est généreuse comme elle. Elle est à l’écoute des autres comme elle», ajoute-t-elle avec émotion. Sur l’héritage de ces femmes qui ont choyé les premières années de sa vie, sur ce qu’elle leur doit de sa personnalité, Hélène Darroze ne cache rien. Elle l’exprime au travers de sa cuisine, de ses livres, ou de ses paroles.

Dans «Personne ne me volera ce que j’ai dansé», paru en 2005 tout comme dans ses «Recettes de mes grands-mères», publiées en 2015, elle évoque particulièrement une de ses aïeules:

Hortense était mon arrière-grand-mère. Je l’ai connue longtemps car elle est décédée lorsque j’avais 20 ans. J’entretenais avec elle une relation fusionnelle, très affective. Je dormais même à ses côtés. Elle m’a plus parlé qu’à la plupart de ses autres petits-enfants et arrière-petits-enfants. Quand je rentrais de l’école et même – plus tard – de l’université, elle m’attendait assise sur une petite chaise de paille devant le poêle

Alain Ducasse la met au piano

Hortense avait toujours une oreille attentive certes, mais n’était pas, hormis pour ses délicieuses tomates farcies, une grande cuisinière. Tant pis! C’est avec le reste du clan que la jeune femme apprend à connaître les produits des Landes et du Pays basque: «Nous sommes une famille de chasseurs, de pêcheurs… Les femmes cuisinaient pour la famille, les hommes nous emmenaient au jardin.»

Foie gras des Landes, haricots maïs du Béarn, poissons de Saint-Jean-de-Luz, porc du Pays basque… impossible pour elle de ne pas se familiariser avec ce terroir d’abondance, même si la bonne élève qu’elle est choisit, le bac en poche, d’entreprendre des études de commerce. Pour arriver… dans les cuisines de l’un des plus grands restaurants du monde, le Louis-XV, situé au sein de l’hôtel de Paris, à Monte-Carlo! Alors qu’elle est engagée pour un stage administratif, l’intérêt de la blonde étudiante pour ce qui se déroule de l’autre côté du passe attire l’attention du grand chef multi-étoilé Alain Ducasse qui lui propose «d’abandonner le bureau pour le piano»:

Il m’a dit qu’il valait mieux vivre sa passion que la regarder passer. Et pendant trois ans, il n’a cessé de m’en parler. Lui et Mario Muratore, son chef exécutif, m’ont tout appris. J’en ai pris plein les yeux, j’étais constamment dans l’émerveillement.

Cuisiner c’est vivre, proclame la devise des restaurants d’Hélène Darroze, qui se décrit elle-même comme une cuisinière de l’émotion: «En cuisine, je ne suis pas une technicienne, tout est dans l’instinct.» Un instinct, un talent, une générosité, une faculté à puiser dans ses racines qui ont aidé la meilleure cheffe du monde à déployer librement ses ailes pour atteindre les étoiles.

Ce qui la dope

Mes filles évidemment et la présence de tous les gens qui travaillent pour moi dont je me sens responsable.

Son don inattendu

J’ai un certain talent pour rassembler les personnes, organiser des choses avec des gens qui ne se connaissent pas et qui finissent toujours par s’entendre.

Sur sa shamelist

J’ai toujours un peu de Caprice des Dieux dans mon frigo et de M&M’s en cas de coup dur.

Son dernier fou rire

Il y a quelques jours, ma fille cadette Quiterie est tombée sur ma valise et avait du mal à se relever. Et plus elle peinait, plus je riais, et plus elle se vexait… Tordant!

Sa news Femme

L’absence de représentativité féminine dans l‘élection présidentielle française. Sans être une féministe absolue, cela m’embête quand même.

Son buzz

Ce qui s’est passé à Alep, le sort de ces civils, de ces enfants, cela m’a renversée.

Son actu

La septième saison de «Top Chef» reprend sur M6 le mercredi 25 janvier 2017 avec de nombreuses surprises et nouveautés.


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