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Le #JobDeRêve de Silvia Barbagallo, créatrice de bijoux

Les reveries d Eve

«Certains de mes amis m’avouent qu’ils sont admiratifs de ce parcours, et me nomment "entrepreneure". Mais en réalité, c’est surtout un état d’esprit!»

© Nicolas Schopfer

Où Silvia Barbagallo puise-t-elle son inspiration, lorsqu’elle s’attèle à une nouvelle collection de bijoux? La question la laisse dubitative, et elle réfléchit quelques secondes avant de répondre, comme frappée par l’évidence: «Partout!» Les galeries d’art, la photographie, le cinéma: absolument tout peut l’inspirer, tant son regard affuté s’agrippe aux univers visuels qui l’entourent, du plus ordinaire au plus pointu. Il faut dire que les bijoux ne sont «pas tombés du ciel», ainsi qu’elle l’explique elle-même:

«Depuis toute petite, je suis quelqu’un d’hyper sensible, de très artistique. Cela s’est d’abord remarqué à l’école, lors des cours de dessin pour lesquels je présentais une certaine prédisposition. A 9 ans, j’ai rejoint une école d’art privée, qui m’a formée à la peinture, à l’aquarelle… J’ai toujours voulu me lancer dans une carrière artistique, mais cela n’était pas très habituel, dans ma famille.»

Naissance d’une nouvelle ligne

Silvia s’inscrit donc à l’Université, où elle débute des études de lettres, en histoire de l’art. Mais le besoin de créer la rattrape rapidement, si bien qu’elle se met à confectionner des bijoux à la maison, durant son temps libre: «Lorsqu’on possède cette forme d’hypersensibilité, la création devient un instinct de survie, ajoute-t-elle. Si je ne l’écoutais pas, je finissais carrément par me sentir mal.»

Au fur et à mesure, la jeune femme entasse tellement de bijoux chez elle, qu’elle ressent le besoin de s’en débarrasser. Confiante, elle les présente à une première boutique genevoise, qui accepte immédiatement de les vendre, et l’a toujours soutenue depuis. «Les Rêveries d’Eve» étaient nées.

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«Mais vous avez déjà un métier!»

Une fois son diplôme en poche, Silvia doit prendre une décision: poursuivre sa passion et son envie de créer, ou épouser un chemin plus terre-à-terre, plus prévisible. Tiraillée entre ces deux options, elle se rend chez une conseillère en orientation, dans l’espoir que celle-ci la guide vers une voie professionnelle épanouissante. A son grand étonnement, l’experte lui répond, perplexe: «Mais… vous avez déjà un métier!»

«A ce moment-là, j’ai réalisé que je m’occupais déjà de tout, se souvient-elle. C’est moi qui assurais le packaging des bijoux, leur production, ainsi que la vente: ils faisaient partie de moi depuis toujours! Il ne me restait plus qu’à m’inscrire dans une école, afin de me perfectionner, et d’alimenter mon savoir-faire!»

Encouragée par cette belle perspective, Silvia boucle ses valises et rejoint la ville de Londres, où elle poursuit une année de cours à la prestigieuse école de St-Martins. Sur place, une professeure d’atelier la conforte dans l’idée qu’elle a choisi la bonne voie, et lui fait promettre de continuer. Après ces douze mois passés dans la capitale anglaise, elle choisit de poursuivre ses études à Milan, où elle obtient un diplôme en design, avec la spécialisation bijoux haute-joaillerie.

La passion pour profession

A 29 ans, Silvia retrouve sa Suisse natale, et décroche un stage dans une entreprise de design neuchâteloise, qui l’emploie durant deux ans. La crise de 2008 déstabilise cet équilibre, telle une bénédiction déguisée en malheur: «J’avais perdu mon travail, et tous mes entretiens d’embauche avaient été annulés. Au tout début de la crise, le monde de la joaillerie s’était pétrifié sur place. C’est à ce moment-là que je me suis dit qu’il ne me restait plus qu’à créer mes propres bijoux en argent, forte de toute l’expérience que j’avais accumulée. Je me suis lancée. Aujourd’hui, il s’agit toujours de mon activité principale. C’est mon quotidien, ma passion. Quand je pars en vacances pendant deux semaines, mon travail me manque!»

Ainsi qu’elle l’admet elle-même, Silvia Barbagallo est quelqu’un de très persévérant («Même trop!», ajoute-t-elle, bien qu’on ait du mal à y voir un défaut.)

«Je ne supporte pas trop les hiérarchies, je n’aime pas que l’on me donne des ordres. Certains de mes amis m’avouent qu’ils sont admiratifs de ce parcours, et me nomment "entrepreneure". Mais en réalité, c’est surtout un état d’esprit: j’étais déjà très débrouillarde pendant mes études, le reste s’est fait naturellement.»

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Les Rêveries d’Eve

En reprenant la ligne de bijoux créée durant ses études de lettres, Silvia s’est évertuée à la perfectionner, à l’élaborer, et à lui offrir de nouveaux matériaux plus précieux. Aussi ne cesse-t-elle jamais d’apprendre de nouvelles techniques, en suivant des ateliers. «Tiens, la semaine dernière j’ai appris à sertir des diamants!» déclare-t-elle, impressionnante d’enthousiasme.

Curieuses, nous lui demandons de quelle manière elle a choisi le nom de sa marque:

«Il vient de l’art médiéval, des tableaux d’Adam et Eve. Je m’y intéressais beaucoup, pendant mes études en histoire de l’art; je trouvais très beau d’établir un parallèle avec la femme originelle, la notion de péché et celle de la tentation, qui est inhérente aux bijoux. Les femmes adorent les diamants, tout ce qui brille, et portent ces parures pour se faire belle, dans un esprit de coquetterie et de séduction. De plus, j’aime bien le côté «rêverie» où on laisse vagabonder son esprit. Je ne sais pas si je peux répondre au rêve de chaque femme, mais j’espère que mes bijoux savent s’harmoniser avec certains d’entre eux!»

Au bonheur des femmes

Lorsqu’elle n’est pas à l’ouvrage, dans l’atelier qu’elle a installé chez elle, la jeune créatrice rencontre et conseille sa clientèle, depuis le stand que le magasin Globus Genève a octroyé à sa marque: «Beaucoup de clientes reviennent et me suivent, cela est très gratifiant, raconte-t-elle Il m’est déjà arrivé de voir l’une de mes pièces sur quelqu’un et j’ai sursauté jusqu’au plafond!»

Et comment cette talentueuse créatrice gère-t-elle le stress, la pression de pouvoir rassembler assez de stock pour répondre aux demandes? Elle suit le conseil d’Azzedine Alaïa, qui avait pour habitude de déclarer «Quand c’est prêt, c’est prêt!».

Aussi reçoit-elle une belle dose de motivation, de la part de ses plus grandes fans: ses deux filles, dont la cadette, âgée de 4 ans et demi, est accro aux bijoux et se pare régulièrement de plusieurs bagues. «A la crèche, elle poussait ses éducatrices à acheter mes bijoux, c’était une véritable chargée de comm!», se souvient Silvia, avec un rire.

Lorsqu’elle décrit les pierres précieuses qu’elle sélectionne pour ses créations, son regard pétille. Les couleurs, la texture: alors qu’elle les aborde, on dirait qu’une nouvelle collection prend déjà forme dans son esprit. Quelle infinité de possibilités, lorsqu’on est inspirée par «tout»!

Informations pratiques

Vous pouvez retrouver Les Rêveries d'Eve sur le site Internet de la marque, ainsi qu'au magasin Globus Genève, à des dates ponctuelles. Les prochaines dates connues sont du 19 au 31 mars 2018.

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